Romain Lahaye
Second assesseur

Romain Lahaye

ROMAIN LAHAYE
SECOND ASSESSEUR

Les arts rupestres ont commencé à me fasciner dès le début des études universitaires, après plusieurs lectures captivantes sur les sociétés préhistoriques.

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Les arts rupestres ont commencé à me fasciner dès le début des études universitaires, après plusieurs lectures captivantes sur les sociétés préhistoriques.
Dès que j’en ai eu l’occasion, je me suis rendu au Centre National de Préhistoire à Périgueux, ainsi qu’aux Eyzies-de-Tayac-Sireuil. J’ai enchaîné la visite des sites emblématiques :  les Combarelles, Font-de-Gaume, Rouffignac, Pech-Merle, Cougnac…

Nous étions au début des années 2010. À Bernifal, il était encore possible de suivre « le dernier paysan préhistorien » à la lueur d’une lampe des années 1960 bricolée avec une batterie de tracteur.  Entre les premiers chantiers de fouilles, l’attrait des paysages et l’ambiance des lieux, le virus de la préhistoire m’avait définitivement contaminé.
Ces années 2010 restaient marquées par une curiosité populaire pour le chamanisme. À la sortie des grottes du Sorcier ou du Roc de Cazelle, on croisait des statues de pseudo-chamanes aussi fantaisistes qu’inattendues. Pourtant, cette théorie avait déjà été invalidée à plusieurs reprises. Ce décalage entre mythe populaire et réalité scientifique m’a incité à explorer les origines de cette interprétation, et à questionner l’association systématique des gravures et peintures préhistoriques à des pratiques « rituelles ».

De là, j’ai consacré mon mémoire de master à une question simple: comment étudie-t-on concrètement une grotte ornée ? J’ai ancré cette recherche sur cinq grottes du Quercy. Puis j’ai poursuivi en thèse sur un autre terrain: l’Afrique du Sud, où l’art rupestre San est, lui aussi, presque toujours interprété comme rituel. J’y ai exploré les raisons de cette persistance, tout en proposant des pistes alternatives.
Plus récemment, je me suis intéressé à des sites rupestres du Bouclier canadien. J’y ai découvert de nouveaux enjeux, comme les analyses physico-chimiques des matières colorantes, tout en approfondissant des questions déjà soulevées en Afrique du Sud : l’étude technique des tracés et la réappropriation actuelle de ce patrimoine par les communautés autochtones.