Jean-Loïc Le Quellec
Président de l'AARS
JEAN-LOÏC LE QUELLECPRÉSIDENT DE L'AARS
Je garde un souvenir particulièrement vif des années 1990 au cours desquelles chaque nouveau séjour apportait son lot de surprises, avec des scènes ou des thèmes complètement nouveaux !
Jean-Loïc Le Quellec
Je m’intéressais depuis des années à la Préhistoire, et j’avais déjà publié quelques articles sur des découvertes du Néolithique en Vendée, quand, par suite d’une demande de VSNA (volontariat pour le service national actif) je me suis retrouvé pour deux ans à Tripoli, en Libye. J’en ai profité pour m’initier à l’arabe, pour faire des prospections sur la côte ou un peu plus au sud, ce qui m’a permis de visiter le site à gravures de Tarhūna, en un premier contact avec l’art rupestre. Fasciné par ces merveilles, j’ai demandé à être nommé deux années supplémentaires au Fezzān, et je me suis retrouvé à Brāk, qui était alors une petite oasis du Šāṭī. C’était un endroit idéal pour visiter les sites anciennement signalés par Paolo Graziosi, et aussi pour aller voir les gravures de l’oued Matḫendūš, où je suis allé pour la première fois en 1979 avec un petit groupe de trois voitures: une Lada, une 2CV et une 4L!
Je m’intéressais depuis des années à la Préhistoire, et j’avais déjà publié quelques articles sur des découvertes du Néolithique en Vendée, quand, par suite d’une demande de VSNA (volontariat pour le service national actif) je me suis retrouvé pour deux ans à Tripoli, en Libye. J’en ai profité pour m’initier à l’arabe, pour faire des prospections sur la côte ou un peu plus au sud, ce qui m’a permis de visiter le site à gravures de Tarhūna, en un premier contact avec l’art rupestre. Fasciné par ces merveilles, j’ai demandé à être nommé deux années supplémentaires au Fezzān, et je me suis retrouvé à Brāk, qui était alors une petite oasis du Šāṭī. C’était un endroit idéal pour visiter les sites anciennement signalés par Paolo Graziosi, et aussi pour aller voir les gravures de l’oued Matḫendūš, où je suis allé pour la première fois en 1979 avec un petit groupe de trois voitures: une Lada, une 2CV et une 4L!
Ayant contacté Paul Huard, sommité de l’époque en matière d’art rupestre saharien, et lui ayant envoyé quelques-unes de mes photographies de gravures du Šāṭī que je pensais être archi-connues des spécialistes, celui-ci me répondit au contraire que mes documents étaient en majorité inédits, et me conseilla de me livrer à des prospections systématiques. C’est ce que j’ai fait pendant deux ans. Rentré en France en 1980, j’ai continué de m’intéresser à ces images et, sur le conseil de Henri-Jean Hugot, j’ai préparé à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales un diplôme de paléoécologie du quaternaire soutenu en 1987 et publié en 1988 sous le titre L’art rupestre du Fezzān septentrional : Widyān Zrēda et Tārūt (Cambridge Monographs in African Archaeology n°22). Cela m’a permis de préparer une thèse, soutenue en 1992 et publiée l’année suivante sous le titre Symbolisme et art rupestre au Sahara. Il y eut ensuite la période des «grandes découvertes» du Mesāk. Après la publication, en 1978, de la fameuse scène de traite de l’oued Tiksatīn, par Gérard Jacquet, plusieurs amateurs se sont lancés dans l’exploration systématique des vallées du plateau. C’est ainsi qu’après les articles de Jacquet, on a vu paraître très régulièrement le résultat des minutieuses prospections de Rüdiger et Gabriele Lutz, Axel et Anne-Michelle Van Albada, Yves et Christine Gauthier, et moi-même. Je garde un souvenir particulièrement vif des années 1990 au cours desquelles chaque nouveau séjour apportait son lot de surprises, avec des scènes ou des thèmes complètement nouveaux!