L’expression « Art rupestre » a été instituée à la fin du XIXe siècle en France, à une époque où les représentations peintes, sculptées ou gravées, surtout si elles sont figuratives, correspondent au medium le plus valorisé de l’art du XIXe siècle. Elle est toujours couramment employée par commodité, bien que les termes appropriés seraient plutôt « actes graphiques » ou « expressions graphiques » rupestres, plus neutres. Certes, on peut les contempler pour le simple plaisir des yeux, en admirant le savoir-faire de leurs auteurs, car nombre d’entre elles sont de véritables chefs-d´oeuvre. Toutefois, l’ « art » est une notion très culturelle, tout comme celle de l’ « esthétique », et chaque groupe culturel a ses propres critères pour juger de ce qui est artistique ou ne l’est pas. Par ailleurs, en ce qui concerne l’étude de ces manifestations graphiques du point de vue scientifique, notamment pour celles qui datent des périodes anciennes, les critères esthétiques, forcément ethnocentrés, n’ont pas à être utilisés pour classer ces œuvres. De même, le pluriel paraît plus adapté car il existe de multiples formes d’art rupestre et l’usage du singulier est un peu réducteur.