SURVOL DES SITES
Au Sahara, en l’état actuel des connaissances, les peintures et les gravures rupestres se comptent par centaines de milliers. Il s’en trouve presque partout où elles ont pu être réalisées et préservées ensuite de la destruction environnementale ou anthropique. Un aperçu de différents sites rupestres connus à ce jour vous sera présenté ici, à vous de l’enrichir en nous faisant connaître de nouveaux sites! Nous commençons par le site de Tamağert.
Tamağert est le nom d’un petit centre de culture situé dans la Taseğebest, région de la Tasīli-n-Ăjjer occidentale. Situé à proximité, un abri-sous-roche auquel on a donné le nom de l’oasis, est orné de peintures remarquablement bien conservées.
Histoire de la découverte du site de Tamağert
Au cours d’une tournée dans la Tasīli-n-Ăjjer en 1931, le Lieutenant méhariste Lanney remarque des peintures dans les abris-sous-roche de Tamağert. Il les signale à Maurice Reygasse, professeur à la faculté des lettres d’Alger, qui publie ces informations en 1932 dans Contribution à l’étude des gravures rupestres et inscriptions tifinar’ du Sahara central (Alger: Imprimerie J. Carbonel), avec copie de la lettre du Lieutenant. L’attribution de cette découverte au Capitaine Duprez en 1932 par Alfred Muzzolini (1995: 33) est donc erronée.
Dans l’abri principal, le Lieutenant Lanney est particulièrement surpris par les représentations de chars attelés à des chevaux. Il les interprète comme «…des courses de chars romains, probablement des légionnaires armés…», seule référence «antique» qu’il ait. Ces images vont alors susciter bien des spéculations et théories de la part des Occidentaux, qui, à l’époque, ont du mal à envisager la présence de tels attelages au Sahara central, qui plus est dans des temps anciens.
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Bien d’autres figurations de char, peintes ou gravées, ont été découvertes depuis au Sahara: le dernier recensement effectué par Christine et Yves Gauthier (2020, Les Cahiers de l’AARS 21) en dénombre environ 1460. Néanmoins, les peintures de Tamağert restent emblématiques de la présence ancienne au cœur du Sahara de cet équipement demandant une grande maîtrise technologique. Aucun reste de chars, construits en bois et cuir, n’a été retrouvé à ce jour, on ne dispose donc pas de datation directe. Néanmoins, en l’état actuel des connaissances, le cheval n’est pas arrivé au Sahara central avant la fin du deuxième millénaire avant l’ère commune.
Bien d’autres figurations de char, peintes ou gravées, ont été découvertes depuis au Sahara: le dernier recensement effectué par Christine et Yves Gauthier (2020, Les Cahiers de l’AARS 21) en dénombre environ 1460. Néanmoins, les peintures de Tamağert restent emblématiques de la présence ancienne au cœur du Sahara de cet équipement demandant une grande maîtrise technologique. Aucun reste de chars, construits en bois et cuir, n’a été retrouvé à ce jour, on ne dispose donc pas de datation directe. Néanmoins, en l’état actuel des connaissances, le cheval n’est pas arrivé au Sahara central avant la fin du deuxième millénaire avant l’ère commune.
Les chars sont représentés attelés de un jusqu’à quatre chevaux, souvent figurés « au galop volant » pour traduire l’impression de vitesse. D’autres peuvent être peints non attelés ou menés par des bovins. Ils ne sont pas tous identiques, traduisant des solutions techniques différentes. En 1981, lors du séminaire de Sénanque consacré aux chars préhistoriques sahariens, Jean Spruytte, ancien méhariste devenu maître d’attelage, présente la reconstitution grandeur nature de l’un des chars peints dans l’abri de Tamağert. En l’expérimentant, attelé à deux chevaux, il en perçoit mieux les limites fonctionnelles, et peut émettre des hypothèses quant à l’usage qui était fait de ces véhicules, sans doute objets de prestige et servant au dressage, pas au transport sur de longues distances.
La plupart des chars peints au Sahara central le sont dans le style dit Caballin, en raison de la présence des chevaux. Les motifs sont le plus souvent figurés en aplat ocre foncé, mais on trouve aussi du jaune, du blanc et du rouge clair. Les anthropomorphes sont longilignes, jambes légèrement fléchies et buste en avant. Ce dernier est généralement triangulaire. Outre les scènes impliquant chars et les chevaux, les plus fréquentes dans ce style concernent la chasse au mouflon, la gestion des bovins et la vie dans le campement.
Autres peintures de Tamaǧert
Abri de Ti-n-Bahundi
Les abris de Tamaǧert ne sont pas les seuls à être ornés de peintures dans le secteur. Nous vous présentons ci-dessous celles de Ti-n-Bahundi. Cet oued, ainsi que d’autres cours d’eau le plus souvent asséchés, débouche dans le mâder de Tamseğut où le village de Tamaǧert s’étend actuellement.
Il manque encore toutefois aujourd’hui une vraie monographie du site de Tamağert.