ÉTAT DES CONNAISSANCES

Les images rupestres sahariennes nous fascinent toujours, même si nous sommes encore loin d’en connaître la chronologie, l’origine et le contexte. Néanmoins, après plusieurs phases de recherches au fil des décennies, un scénario qui s’affine à chaque nouvelle découverte peut être proposé.

Les sites d'art rupestres de l'Afrique du Nord publiés à ce jour ou connus de l'auteur de la carte

La réalisation de bases de données et l’utilisation des systèmes d’information géographique permettent d’analyser les informations disponibles sur les sites d’art rupestre sahariens et plus largement nord-africains. Un site peut correspondre à un ensemble de supports ornés ou à un seul bloc isolé, et comporter de un à plusieurs milliers d’actes graphiques rupestres.

À ce jour, plus de 15000 sites ont été répertoriés pour cet hémi-continent. Leur répartition met en évidence les zones dont ces vestiges sont absents faute de support approprié (abris-sous-roche et blocs rocheux),  néanmoins, les zones « blanches », notamment dans les massifs montagneux, sont également dues à l’absence de prospections.

Les ensembles stylistiques identifiés au Sahara central

Au fil des décennies de recherches, des « noyaux » de style, selon l’expression d’Alfred Muzzolini (1995), ont été identifiés et définis, permettant de classifier les différentes figurations rupestres du Sahara central. On reconnaît:

    • le style du Mesāk
    • le style des Têtes Rondes
    • le style de Sefar Uẓan-Ehere
    • le style de Ti-n-Ăbəŋhər
    • Les styles d’Iherən et de Wa-n-Milul
    • Le style de Timedwin
    • Le style de Ti-n-Annewən
    • Le style de Tekənbərət
    • Le style Caballin
    • Le style Camelin



Chronologie des arts rupestres du Sahara central en l'état actuel des connaissances

En l’absence de datation directe fiable des peintures et gravures, le croisement des faits connus actuellement et scientifiquement établis (données indirectes de la datation des monuments lithiques et des autres données archéologiques, archéozoologiques et paléoenvironnementales notamment) permet de proposer le calage temporal et la chronologie présentés ci-dessus (AEC = avant l’ère commune).